... un jeune garçon qui avait appris à danser et à chanter avant même de compter. Cependant, bien plus tard, il avait fait des choix. Ceux-ci étaient peut-être trop catégoriques et ses raisons n'étaient sûrement pas toutes claires... mais son caractère mystérieux voulait que personne au monde ne savait vraiment pourquoi il avait agi ainsi. Ainsi, il était difficile à comprendre. Mais, tout ce que était sûr et certain, c'était qu'il respecterait ses décisions jusqu'au bout.

Pour raconter l'histoire de ce gamin, il fallait d'abord raconter celle de Jun Hyun Soo. Ce dernier n'était autre que le père de l'enfant. Il possédait une grande manufacture horlogère. La renommée de celle-ci était mondiale. Lors d'un voyage d'affaire en Corée du Sud, il fit la rencontre magique de Kuwayama Aoi. C'est ainsi que fut conçut Jun Tae Sun, suite à une rencontre fusionnelle. Néanmoins, il était voué à mourir même avant d'être né. Car sa mère affirmait qu'il était arrivé dans son ventre par accident et qu'elle n'en voulait pas.

Kuwayama Aoi était une célèbre chanteuse d'enka. Connue de tous en Asie, elle avait été en couple secrètement avec Hyun Soo. Alors, l'idée d'avoir un enfant était hors de question. Elle allait avorter et sa décision semblait être irrévocable. Seulement voilà, son compagnon parvint à la raisonner et à lui faire changer d'avis. Il lui promit tout ce qu'elle voulait et même de s'occuper du gamin. Mais il ne voulait pas qu'elle détruise le fruit de leur amour. Après avoir mis au courant l'agence de la jeune femme (ce qui avait été une épreuve terrible à surmonter pour Aoi), voilà que sa mise en pause était proclamée dans tous les médias. Elle partit à l'étranger et mit au monde l'enfant à Londres même.

Abandonner un enfant, particulièrement pour une mère, ça n'était pas une mince affaire. C'était même certainement la pire des tortures. Avec cette petite chose si fragile entre ses bras épuisés, elle se mit à pleurer à chaudes larmes. Aoi ne pouvait pas se résoudre à le laisser comme ça. Elle regrettait d'avoir failli ne pas mettre au monde un être aussi beau. Le scandale suite à l'annonce de la pause prolongée de Kuwayama Aoi avait fait trembler le monde de la musique traditionnel en Asie.

Hyun Soo rejoignit alors Aoi à Londres en décidant de continuer à superviser ses affaires de loin et en déléguant son poste. Quatre années s'écoulèrent. Aoi était formelle : son garçon deviendrait une star. Et pas des moindres ! Il allait éblouir toutes les scènes. C'est pourquoi elle lui apprit la danse dès qu'il fut en mesure de se tenir debout. De plus, dès que les premiers sons de sa voix se firent entendre, elle ne s'arrêtait plus de chanter pour lui. De son côté, Hyun Soo répétait à tûe-tête qu'il fallait quand même que leur progéniture soit bien scolarisée et qu'il aille au moins jusqu'aux études universitaires. Les dissensions apparurent avec des choses toutes bêtes, au début. Puis, au fil des années, elles s'amplifièrent jusqu'au jour où le couple ne pouvait plus passer une seule journée sans dispute.

Un petit matin le téléphone sonna. Kuwayama Aoi était priée de revenir au Japon immédiatement, sinon elle pouvait faire une croix sur l'espoir de remonter un jour sur scène. Les choses étaient devenues catastrophiques entre Hyun Soo et elle... sans trop réfléchir, elle fit ses valises et prit le premier avion en direction du pays du soleil levant.

Jun Hyun Soo retourna en Corée du Sud avec son enfant et les deux ne revirent plus jamais Kuwayama Aoi. Tae Sun étant en âge de comprendre ce qu'était une mère eut un grand manque. Toutes les nuits il cauchemardait et les premiers temps il réclamait sa maman tous les jours. À l'école, il se renferma... ses camarades commençaient même à avoir peur de lui. Le garçon qui ne parlait pas. Le garçon à part. Le garçon bizarre. Il était fort à l'école, son père lui apprenait tous les secrets des chiffres. C'est fou comme on pouvait être maître du monde en apprivoisant l'opposé des lettres.

Les années passèrent et Tae Sun était toujours sans mère. Son adolescence atteinte, il fit ses crises comme tous les autres. Il avait bien changé et s'était même fait des amis. De plus, quelques filles lui courraient après... un vrai tombeur !

Cependant, il voulait des explications et savoir pourquoi il n'avait jamais eu de mère. Son géniteur estima qu'il était temps de lui annoncer ces choses douloureuses et d'éclairer ces parties du passé qui étaient très sombres pour le jeune homme. C'est ainsi qu'il découvrit le visage, le nom et la profession de sa mère. Il apprit qu'il tenait ses passions, la danse et le chant, d'elle. Durant toutes ces années où il s'était perfectionné dans ces domaines, il tenait cela d'elle. Hyun Soo lui parla également des désaccords du couple. Aoi voulait qu'il soit une star et lui-même voulait qu'il étudie et reprenne un jour sa succession.

Au premier abord, il détesta sa mère. Il se mit à arrêter de danser mais le manque le rattrapa au galop. Tae Sun décida alors qu'il continuerait à danser et chanter mais que jamais il ne deviendrait une célébrité. Ses passions seraient pour son propre plaisir. Il se concentra totalement à ses études et entra dans une école de management dans laquelle il passa trois ans.

Son père estima qu'il était prêt à débuter gentiment dans le monde des affaires. C'est alors qu'à ses vingt-et-un ans, il lui fraya un petit chemin. Hyun Soo avait un bon ami au Japon qui avait également une entreprise de grande renommée. Il offrit une place sans hésiter au fils de son vieil ami. Par contre Suny hésita longtemps... aller vivre dans le pays où elle était... il ne le voulait vraiment pas. Mais cette place était vraiment une opportunité et, de toute façon, les chances de la croiser étaient maigres. Madame était une star ! Et puis elle ne le reconnaîtrait jamais.

Si Tae Sun en avait après sa mère, il développa également une certaine haine envers son paternel. Pour la simple et bonne raison de lui avoir caché tout ceci pendant longtemps... et pour l'avoir laissé danser et chanter malgré tout. Ces passions étaient devenues une vraie torture. Car, non seulement il ne pouvait s'en défaire, mais en plus de ça il n'avait jamais eu de mère à cause d'elles.

Tiré à quatre épingles, c'est un home à présent que vous avez la chance de rencontrer. Toujours vêtu en costard la journée, pour raison d'un poste de comptable dans une grande entreprise japonaise. Jun Tae Sun est plutôt grand, cent-septante-huit centimètres, pour soixante-cinq kilos. La gourmandise n'est pas un défaut chez lui. Il aime manger, mais bien manger et, surtout, sainement.

Après les heures officielles de travail, c'est en baggy et marcel serré au corps qu'il se change. Tous les jours, sans exception, après le travail, il va danser. Quelques fois il s'entraîne au chant, mais moins souvent. Voilà donc le secret de sa forme physique entretenue : passionné par la danse, il se dépense énormément. Tae Sun est quelqu'un de très énergique et son cadre de vie régulier lui procure de l'énergie dès le matin avec un bon petit déjeuner. Cette énergie est maintenue tout au long de la journée et évacuée d'un seul coup le soir, lorsqu'il danse. À croire qu'il n'attend que ça ! Et c'est le cas.

Le jeune homme porte les cheveux courts et se les teint parfois. Il s'essaie à des fantaisies telles que du blond ou des mèches caramel sur du noir. Il est très propre et prend soin de loin sans que ça vire à l’obsession (maquillage et autres conneries). Au contraire, il est très masculin et s'affirme en tant que tel. Du machisme ? Pas le moins du monde... quoique il a peut-être un peu de rancœur envers les femmes à cause de sa mère, mais son intelligence ne lui laisse pas penser qu'elles sont toutes ainsi. Son père a même été très correct et l'a éduqué du mieux qu'il a pu... en lui rappelant que les femmes étaient des princesses et qu'il fallait bien les traiter. Après qu'il lui ait révélé les secrets sur sa mère, Tae s'est senti trahi d'avoir été élevé ainsi... il ne comprenait pas comment son père avait réussi à écarter sa situation pour bien éduquer son enfant. Combien en étaient capables ?

C'est ainsi qu'il lui a appris la politesse et la courtoisie. Tae Sun est le genre de garçon qui aiderait une vieille grand-mère à traverser la rue ou qui ne pourrait pas voir quelqu'un se faire agresser sans intervenir. De plus... de la musculation, il a dû en faire pour pouvoir faire des figures en danse. Donc, il ne manquait pas de force pour se défendre et, principalement, défendre les autres.

Son amabilité est à double-tranchant... beaucoup de filles se sont attachées à lui, au lycée, rien que parce qu'il était poli et courtois. Au fond, il a une attitude très détachée et il ne pense pas du tout à l'amour. Et il a dû remballer plusieurs filles parce qu'il n'était tout simplement pas amoureux. Il ne se prend pas la tête, en fait. Il est très naturel et simple. Ce qui lui profère beaucoup de charisme. En plus de cela, il n'est pas très bavard, alors tout ce mystère qui plane autour de lui ne le rend que plus attirant.

La logique de Suny est incomparable. Son père lui a appris tous les secrets des chiffres. Il sait donc analyser des situations et les optimiser. Il cherchera toujours à tout améliorer, à commencer par sa propre personne. Mais, il sait également analyser les gens et leurs réactions. En définitive, il a beaucoup de répartie lorsqu'il se sent à l'aise avec son interlocuteur. Mais pour le reste de la Terre, il reste très mystérieux et indéchiffrable.

Lorsque ce jeune homme prend une décision, il s'y tient sauf lorsqu'il grandit et franchit d'autres caps. Là, il grandit et développe ses idées. Mais, en général, ses valeurs ne changent pas et il s'y accroche fermement.

La curiosité de Tae Sun lui permet de s'intéresser à tous les domaines et ainsi accroître constamment ses connaissances. Les chiffres, la danse et le chant sont ses passions. Mais, il s'intéresse à pleins d'autres domaines... comme la politique, les sciences, la psychologie. En fait, il est autodidacte et s'informe directement sur ce qu'il l'intéresse.

Jun maîtrise le coréen car la majeure partie de sa vie s'est déroulée en Corée du Sud, mais il est bilingue en anglais. Il a d'abord appris l'anglais avant le coréen et a maintenu son niveau par le biais de l'école. Il a également de bonnes bases en japonais qui lui ont été transmises par sa mère lors des premières années de sa vie. Par la suite, il a également continué de le pratiquer en cours privés. En fait c'est son père qui l'avait persuadé d'en prendre. Il manque malheureusement encore de pratique et ça s'entend. Mais il continue à étudier durement.